Dans
l’antiquité romaine la natalité à un rôle
important, et c’est même une affaire d’Etat ! Les
politiques natalistes existaient déjà avant qu’elles
ne soient intensifiées par l’empereur Auguste. Il mettra
en place un appareil juridique qui favorisera la carrière des
pères d’au moins 3 enfants et pénalisera le célibat
et l’adultère. Ces lois (Lex julia et lex papia poppaea)
avaient pour but d’augmenter les naissances dans les familles
patriciennes où bien souvent la descendance se limitait à
1 ou 2 enfants.
Bien que le but ultime du mariage soit la procréation, les femmes
craignent les risques de la grossesse et les familles nombreuses n’ont
plus les faveurs des romains au début de notre ère. Cette
politique nataliste semble toutefois avoir fait écho dans en
Gaule. Le monde celtique était déjà attaché
aux valeurs familiales, et la maternité y était aussi
déifiée. On y retrouve de nombreuses représentations
de déesses mères et d’attachantes représentations
d’enfants tant sur les stèles que dans les ex-voto.
La
naissance et le monde de la petite enfance dans l’antiquité
romaine est régi par de nombreux rites et croyances comme on
peut les retrouver dans toutes les cultures. Certaines ont perduré
jusqu’à nos jours (modelage du corps, bain rituel, apotropaïsme).
La méconnaissance des mécanismes de la reproduction a
tissé croyances et mythes autour de l’arrivée au
monde d’un enfant, et on lui a donné un lien avec l’au
delà. Cette croyance va se manifester notamment dans l’emplacement
des sépultures de nourrissons et dans l’accueil qui sera
fait au nouveau né.
Les pratiques obstétricales et pédiatrique de l‘époque
sont très bien connues grâce à l’ouvrage du
médecin Soranos d’Ephèse, "Les maladies des
femmes". Les femmes accouchent à la maison sur une chaise
obstétricale très élaborée que la sage femme
et ses assistantes apportent pour la délivrance. Les premier
soins de l’enfant seront donnés par la sage femme, et bien
souvent il sera ensuite confié à une esclave spécialisée,
la nourrice au sens littéral du terme, « recrutée
» selon un contrat très strict. La mère est mise
au repos , pour pouvoir très vite donner le jour à de
nouveaux enfants.
Si
les textes des auteurs latins et la forte mortalité infantile
pourraient laisser croire à un désinvestissement affectifs
vis à vis des enfants très jeunes, la richesse en mobilier
des tombes et les représentations nombreuses d’ex-voto
d’enfants emmaillotés semblent par contre suggérer
le contraire…
Par
Violaine Jelic
|