Situés à l'Est du Rhin et au Nord du Danube, les tribus
germaniques comptèrent parmi les adversaires les plus farouches
de Rome, au point que l'Empereur Auguste renonça à l'occupation
du territoire situé entre le Rhin et l'Elbe après le désastre
de Varus en 9 de notre ère. Si Germanicus vengea la défaite
quelques années plus tard, la frontière resta tout de même
jusqu'à la fin de l'Empire le Rhin et le Danube. L'occupation du
coin situé entre ces deux fleuves, les champs Décumates,
en actuelle Bavière, ne durera que deux siècles.
Il ne faut pas pour
autant imaginer les germains comme étant les barbares sanguinaires
que l'imagerie traditionnelle se plait à dépeindre. Si les
peuples germaniques n'ont pas construit de grandes cités, contrairement
aux peuples de l'antiquité méditérannéenne,
leurs sociétés avaient atteint un niveau de perfectionnement
certain, comme en témoigne leur capacité à résister
à leur envahissant voisin, Rome.
Malgré
de fréquents conflits, les échanges commerciaux étaient
bien réels, et plusieurs peuplades étaient même alliées
de Rome. De nombreuses unités auxiliaires germaniques ont été
incorporées à l'armée de Rome. Arminius, le vainqueur
des légions d'Auguste à Teutoburg, avait très certainement
été formé dans l'une d'entre elles.
Ce
sont ces guerriers germains alliés que Pax Augusta montre, illustrant
ainsi combien la réalité politique de l'antiquité
pouvait être complexe. Accompagnés de leurs femmes et enfants,
ceux-ci occupaient un rôle clé : à la fois éclaireurs
et infanterie légère, ils étaient les yeux et l'avant
garde de l'empire... mais pouvaient également, au gré des
alliances, changer de camp.
Par Christophe Vaginay-Darnetz
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